André ROQUES : Photographies

Estima-Ocells

Dans un champ proche du village de Valbona ( Catalogne), les épouvantails sont plutôt des compagnons amicaux pour les oiseaux et la faune locale ( tout cela grâce à l’action d’Eduard VIVER, médecin, naturaliste).

Ces épouvantails, d’un type spécial, sont en place depuis 10 ans. La première semaine d’Août,  les habitants se réunissent et célèbrent tous ensemble leurs créations

Ci-dessous des liens vers les publications dont je me suis inspiré pour ce texte:

Je vous propose, ci-dessous, les portraits de tous ces épouvantails, censés représenter les gens du village. Ce fut donc une séance portrait facile, sans avoir à régler l’éclairage, avec des gens immobiles, mais qui représentent vraiment les sympathiques habitants de ce magnifique village

Voici le texte de RAÚL BARROSO VALLE, journaliste à La Vanguardia :

Avec de vieux chiffons et quelques arrangements, ces mannequins de campagne ont transcendé la culture populaire en rayonnant une personnalité presque vivante. C’est pourquoi ses représentations dans des univers comme Batman ou le Magicien d’Oz sont rappelées par tous, qu’il s’agisse de méchants ou de compagnons amicaux. Les épouvantails de Vallbona de les Monges sont sans aucun doute l’un des seconds.

Au carrefour de la route de Rocallaura à Nalec, en sortant de cette commune de l’Urgell en direction de Tárrega, des dizaines de ces estimaocells, comme ils les appellent, forment une scène de conte de fées que Narcís Serrat (photographe) a trouvée et qu’il a voulu partager dans Les Photos des lecteurs de La Vanguardia.

L’idée a été conçue à la suite de quelques journées culturelles dans le village, il y a déjà plus de 10 ans. Le médecin et naturaliste, Eduard Viver, également voisin du village et curieusement ex-chasseur, a pris l’initiative de créer les dix premiers exemplaires de ces êtres curieux.

Ce qui les distingue des épouvantails classiques, raconte Viver, c’est qu’ils ont un nichoir et de petits récipients pour l’eau et la nourriture.

Peu à peu, des familles ont été ajoutées qui voulaient être représentées dans cette petite communauté faite de matériaux recyclés. Aujourd’hui, il y a 40 estimaocells.

Le projet, qui vise la protection et la préservation des oiseaux, et en général de la faune locale, a été un succès et un axe transformateur de cette localité d’à peine 220 habitants. C’est déjà l’emblème du peuple qui surpasse dans les recherches sur les réseaux sociaux son monastère historique.

« Il y a une très belle chose », explique le protectionniste et ornithologue, comme se définit Viver, et c’est que les enfants du village « n’ont plus connu les anciens épouvantails, et maintenant, lorsqu’ils les voient dans n’importe quel jardin, ils croient directement qu’ils sont nos estimaocells ». Cette culture naturaliste dans laquelle ils ont été éduqués, assure-t-il, « est notre plus grand succès ».

L’essence réside sans aucun doute dans la dimension communautaire adoptée par l’initiative, « qui est déjà gérée seule, par les familles », raconte son créateur. Chaque année, ils se réunissent la première semaine d’août et célèbrent tous ensemble leurs créations.

Le projet fait partie des journées annuelles de Vallbonatura, où ils expliquent toutes les initiatives de faune qu’ils ont menées.

« C’est un projet transformateur parce que Vallbona a beaucoup changé. Autrefois, c’était un village où le thème de la faune ne se démarquait pas et c’est maintenant un bel endroit à visiter en Catalogne », raconte Viver, qui se vante déjà d’avoir des projets qui protègent toute la faune locale, des amphibiens aux chauves-souris et aux chouettes. « Un projet de faune km 0 », dit-il.

En plus des peintures murales et des ateliers pour enfants, entre autres initiatives, des observatoires de la faune ont été créés qui sont devenus un attrait frappant pour les photographes et les amoureux de la nature. Des maisons rurales qui les accueillent au bar et à la cafétéria du village, elles y sont renversées.

Le prochain objectif, raconte le médecin, est que les estimaocellstras franchissent les frontières. Actuellement, il s’agit d’une initiative unique au monde, et « toute poupée qui a un nid-bac sur la tête copie Vallbona de les Monges. Et avec beaucoup d’honneur », assure Viver, qui montre son désir de ne pas mettre de barrières au projet.

Pour ce faire, ils ont traduit leur nom dans différentes langues – quierepájaros en castillan – avec l’intention que d’autres villages ruraux soient encouragés par leur premier exemplaire.

En plus de mettre Vallbona sur la carte, « l’important n’est pas d’inventer le Coca-Cola, mais que le Coca-Cola soit consommé en Australie », déclare Viver en donnant cet exemple. Pour y parvenir, ils continuent de promouvoir leurs créations particulières en invitant des experts du secteur à connaître l’initiative et à participer à des conférences ouvertes.

Les estimaocells de Vallbona veulent maintenant prendre l’avion et, pour cette bonne cause, nuance Viver, « il n’y a pas d’argent, pas de subventions de quelque manière que ce soit, juste la nécessité pour les gens de s’impliquer. »